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L’animateur, de séjour de vacances, d’accueil de loisirs, l’animateur sportif, socio-culturel, est celui qui anime, qui donne du mouvement, de la vie ! Quel beau challenge…

Et alors éducateur ? « ex-ducere » en latin, conduire au dehors, mais aussi élever, faire grandir. Former, pour une capacité d’autonomie, de maîtrise des choix et de prise de responsabilité, par une action visant la construction et  l’épanouissement de la personnalité de chacun dans un groupe. Beau programme !

En ce sens, en tant qu’animateur, ce que vous êtes, ce que vous devenez, vos motivations, votre comportement, ce qui émane de vous comme éducateur,  induira ce que vous ferez selon la mission confiée. D’où l’importance de la formation, de son imprégnation, de votre implication dans l’animation, selon votre compréhension et vos objectifs. Et d’où la nécessité d’y réfléchir et l’opportunité de la formation personnelle.

Quelle finalité, quel sens, quel objectif, à l’activité proposée aux jeunes ?

Lancer un foot avec les jeunes, pourquoi ? Est-ce juste pour les « occuper » ? Sûr, beaucoup seront partants et y prendront plaisir… Aussitôt viendra le besoin de rappeler les règles, de définir le rôle de chacun, de nommer les équipes, de choisir un arbitre, pourquoi ?

Qu’est-ce qui est en jeu à ce moment-là ? Il est beau de découvrir que chacun va être amené à développer l’esprit d’équipe, la stratégie, l’intuition, l’initiative, le courage… Voilà les valeurs à stimuler pour permettre la possibilité pour chacun au cœur du groupe, de déployer et développer ses capacités. L’animateur va discerner et encourager ainsi chacun à donner au groupe le meilleur de lui-même pour se construire et grandir ensemble.
Choisir et conduire des activités avec cet objectif, donne du sens et devient passionnant.

Stimuler la croissance personnelle en choisissant un jeu qui développe l’esprit de compétition est bien différent que d’éveiller à une approche « écoresponsable » ou à un esprit de coopération… Chaque activité a son objectif. A l’animateur de permettre toutes ces approches. Par le sens que nous voulons donner à l’activité, nous introduisons la dimension pédagogique, éducative.

Faire entrer les jeunes dans un jeu de rôle historique, à partir de personnages réels, dans le contexte de l’époque, leur permettront d’acquérir des connaissances importantes qui s’inscriront avec aisance dans leur mémoire par leurs émotions et l’expérience vécue.

Ai-je la fibre « éducateur » ?

Ai-je compris que je serai appelé à permettre la croissance et le développement de l’enfant, missionné pour l’aider à s’approprier sa propre vie selon ses dons, ses aspirations et à s’épanouir pour devenir un adolescent puis un adulte responsable ? Ai-je ce désir ?

Ou est-ce que je pense que les enfants, les jeunes vont surtout m’apporter leur dynamisme, leur affection et le sentiment d’être utile ? Suis-je prêt à être « à leur service »,  ou plutôt au mien, pour la bonne image que je vais donner et la joie que j’aurai dans les activités ?

Educateur « Ex-ducere » veut dire conduire hors de, vers l’extérieur. L’inverse serait de conduire à soi : en latin « se-ducere » c’est-à-dire « séduire » ! Nous remarquons la différence !

Quelles conséquences dans ma façon d’agir, d’être en relation ?

Il est bon de se poser la question du « pourquoi vouloir être animateur ? »

« J’en ai toujours eu envie depuis que j’ai été moi-même en centre étant enfant : être l’animateur vers qui les enfants vont, j’ai ça dans la peau et ça marche ». « Transmettre ce que j’ai appris, mes valeurs… ». Face à ces pensées, une question : centré sur moi ou tourné vers ?

« Je veux permettre aux enfants de construire leur avenir en développant leurs dons propres ». « Je ne cherche pas à être aimé, mais je veux qu’ils découvrent leur potentiel et deviennent eux-mêmes en ce monde ». Saisir la nuance !

Il y a des pensées, des objectifs et des comportements qui vont dans le sens de l’enfant, du jeune et d’autres qui sont autocentrés… En effet, l’animateur, l’éducateur n’est pas là pour reproduire ce qu’il a reçu ou au contraire apporter ce qu’il n’a pas reçu. Il doit relire son expérience propre, se former pour prendre du recul et être au service du développement intégral de l’enfant.

Chacun sa mission : Les parents, la famille sont là pour les manifestations de tendresse, et non  les animateurs. La relation éducative demande une certaine distance, un respect, ce qui n’empêche pas une réelle reconnaissance mutuelle et une expression chaleureuse, amicale, fraternelle.

4 semaines de formation ne font pas un éducateur « fini », mais permet une relation éducative de qualité. Assumer cette responsabilité est une belle mission dans notre société, elle est  complémentaire à celle des parents et de l’école ! Ceux-ci comme les futurs parents, pourraient profiter de cette formation BAFA !

Quelques fondamentaux pour l’animateur :

La formation BAFA attire l’attention sur l’importance de la juste distance dans la relation de l’animateur avec le jeune. L’approche de tout enfant demande un grand respect et refuse toute « fusion » qui est en elle-même toxique, car elle entraîne la confusion, le trouble, la violence.

Quelques qualités  pour un animateur :

Ecoute, accueil et disponibilité :

Choisir de se mettre au service des enfants c’est savoir déposer ses propres préoccupations, avoir une bonne gestion de ses émotions, pour pouvoir se tourner vers eux et être attentif en premier, à leur bon développement émotionnel en ces années de croissance.

Discernement :

Choisir d’avoir une relation personnelle avec chacun des enfants, sans préférence. Être attentif à celui ou celle qui a le plus besoin de soutien et offrir à chacun une attention juste. Demeurer proche des activités des jeunes pour être toujours accessible.

Compréhension et ouverture d’esprit

Choisir de se laisser étonner, d’accueillir avec bienveillance les idées qui peuvent différer des siennes, manifester de l’intérêt, de la curiosité devant la pensée, l’opinion, les propositions des jeunes. Se sentir libre également de partager simplement les siennes, sans jugement.

Être force de proposition

Choisir de mettre en place des principes faisant naître chez le jeune un désir d’appartenance, d’identification positive qui donne une crédibilité, le sécurisera et lui permettra de donner le meilleur de lui-même.

Altruisme, dévouement et humilité

Choisir de reconnaître que dans le don de lui-même, l’animateur est limité, qu’il peut se tromper et  pouvoir s’en excuser, demander pardon. Pour établir une relation de confiance de qualité, l’animateur aura une idée de sa responsabilité, une connaissance de son autorité, juste et impartiale.